Legislatives 2025 / Ntoum : Quand l’urne devient miroir d’identité – Le second tour sous tension communautaire

Le premier tour des législatives du 18 octobre 2025 dans le siège unique du 1er arrondissement de Ntoum a livré un verdict aussi officiel que contesté. Selon les résultats proclamés par le ministère de l’Intérieur, la candidate du Parti Démocratique Gabonais (PDG), Camélia Ntoutoume Leclercq, arrive en tête avec 47,26 %, talonnée loin derrière par le candidat de l’UPR, Elfox Mbina, crédité de 17,09 %.

Mais pour de nombreux observateurs locaux, ce score ne refléterait pas totalement la réalité du terrain. Dans la plupart des bureaux de vote, les dépouillements donnaient une avance confortable à la candidate du PDG. Pourtant, comme dans un match de football où l’on prolonge la partie pour « changer » le score, la commission électorale locale aurait, selon certains, laissé planer un parfum de suspense… voire de manœuvre.

Derrière cette bataille arithmétique se cache un enjeu bien plus profond : celui de l’identité politique de Ntoum. Car si la commune est reconnue pour son cosmopolitisme, une règle non écrite continue de planer : le siège doit rester entre les mains d’un fils ou d’une fille du village . Cette logique communautaire, assumée ou dissimulée, constitue désormais le véritable arbitre du second tour.

Dès lors, une question brûle toutes les lèvres : les communautés Essametok, Oyeck, Effack, Essoke…et autres accepteront-elles de briser ce “code ancestral” au profit des alliances politiques du moment ?

D’autant plus que la candidate Camélia Ntoutoume Leclercq a jeté un pavé dans la mare. Lors d’une causerie politique il y a quelques jours , elle a affirmé avec assurance : « Quand Dieu fait ta campagne , même le diable votera pour toi. »

Une punchline devenue prophétie politique. Reste à identifier “ le diable ” . Est – ce ceux qui, hier encore la combattaient ? Ou ceux qui, tapis dans l’ombre, attendent simplement de rejoindre le camp du probable vainqueur ?

À Ntoum, le second tour ne se jouera peut-être pas seulement dans les urnes. Il se jouera aussi dans les consciences. Et cette fois-ci, même les alliances auront peur de leur propre reflet.

La Rédaction.