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Politique

Gabon / Libre Propos : L’achat des consciences dans la politique, un phénomène à éradiquer

Depuis quelque temps, un phénomène politique de plus en plus récurrent s’installe insidieusement dans certaines localités de notre pays. Il s’agit des adhésions politiques obtenues contre quelques billets de banque,

Gabon / Libre Propos : L’achat des consciences dans la politique, un phénomène à éradiquer
  • Publishedfévrier 12, 2025

Depuis quelque temps, un phénomène politique de plus en plus récurrent s’installe insidieusement dans certaines localités de notre pays. Il s’agit des adhésions politiques obtenues contre quelques billets de banque, une pratique qui semble se banaliser à une époque où paradoxalement, la politique est censée évoluer vers davantage de transparence et de sérieux. Au lieu de susciter l’adhésion des citoyens par des idées novatrices et un discours constructif, certains responsables politiques ont trouvé un raccourci indigne : acheter la conscience des électeurs. Une méthode qui bien que pittoresque, est à la fois regrettable et inquiétante pour la vitalité de notre démocratie.

Loin d’être un phénomène marginal, l’achat des consciences dans le cadre d’adhésions à un parti, se banalise. Le processus est simple : quelques billets échangés contre une promesse de soutien ou une simple inscription à une liste de membres. Un acte que certains jugent sans importance, mais qui à mon sens, est l’expression d’une profonde crise de la politique dans notre pays. Il est difficile de ne pas voir derrière cette pratique une forme d’impuissance des responsables politiques en question. Ces derniers, manifestement incapables de convaincre par la force de leurs idées, s’appuient sur des moyens détournés, voire dégradants.

Nous devons nous interroger : qu’en est-il des valeurs profondes de la politique ? Doit-on réellement voir en la politique un simple échange transactionnel où l’idéal démocratique et le devoir citoyen se réduisent à une somme d’argent ? La politique devrait au contraire, être un moyen d’élever le débat, de fédérer autour de projets de société et de construire ensemble l’avenir du pays. Cependant, ce genre de pratiques dévalorise cette noble vocation et contribue à fragiliser les bases même de notre démocratie.

Ce phénomène ne se limite pas à un simple constat d’achat de consciences, il traduit également une autre dérive plus profonde : l’incapacité à offrir aux citoyens un projet politique solide, porteur d’espoir et de changement véritable. Acheter les voix de cette manière, c’est avouer son propre échec à mobiliser autour d’un projet de société qui puisse susciter l’adhésion de manière libre et réfléchie. Ce recours à l’argent pour obtenir un soutien, dégrade non seulement la personne qui se laisse acheter, mais aussi celui qui offre l’argent.

Les partis politiques sont censés être des plateformes d’idées, de débats et de propositions. Ils doivent s’engager dans des projets qui touchent directement la vie des citoyens, qui répondent aux enjeux du pays, et qui respectent la liberté et la dignité des individus. Si la politique devient un simple marché où les consciences se négocient au prix de quelques billets, alors il ne restera plus que l’ombre de ce que devrait être la véritable essence de la politique.

Je veux croire que notre société est capable de s’affranchir de ces pratiques détestables. La modernisation de la vie politique devrait conduire à l’éradication de ces méthodes d’un autre temps. La politique doit être synonyme de respect, de projet collectif, d’idéaux partagés et non d’une transaction cynique. Les citoyens doivent adhérer librement à un projet qui fait sens, pas sous la contrainte de l’argent.

Enfin, à ceux qui persistent dans cette voie, il est essentiel de leur rappeler que l’histoire se souviendra toujours de ceux qui ont su proposer des projets porteurs de sens, et non de ceux qui ont acheté la conscience des individus pour combler leur manque de vision. C’est une question d’honneur, de dignité et de respect envers notre démocratie.

 

Monsieur Aloïse Nguema Nzet, citoyen libre et analyste politique.

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