Komo Mondah : Colère et frustration du collectif des populations impactées par le projet de l’autoroute Andem-Igoumié .
Ce samedi 8 février 2025, une forte colère s’est exprimée à Ayem maritime, dans le département du Komo-Mondah à l’occasion de la déclaration du collectif des personnes impactées par le

Ce samedi 8 février 2025, une forte colère s’est exprimée à Ayem maritime, dans le département du Komo-Mondah à l’occasion de la déclaration du collectif des personnes impactées par le projet de l’autoroute deux fois trois voies reliant Andem à Igoumié. Cette nouvelle infrastructure, pourtant acceptée par les populations a provoqué une vive contestation en raison des destructions de plantations et d’habitations réalisées sans la moindre consultation préalable des principaux concernés.
Le porte-parole du collectif Henri Paul Dikakou, a pris la parole avec force pour dénoncer la manière dont la société EBOMAF a procédé, en lançant les travaux de terrassement sans avoir informé ni consulté les populations concernées. « Les terres sur lesquelles nous vivons sont notre seul bien. Nos plantations, qui soutiennent nos familles, ont été anéanties sans que nous soyons avertis. La société EBOMAF a ignoré nos voix, détruisant tout sur son passage sans remords« , a déclaré M.Dikakou, visiblement révolté par cette situation. « Nous ne demandons pas l’arrêt du projet, mais que l’on respecte nos droits et que nous soyons indemnisés pour ce que l’on a perdu. »
Le président du collectif Gilbert Ikapi, a pour sa part fustigé le silence des autorités, dénonçant l’absence de toute forme de prise en compte des préoccupations des populations locales. « Nous avons été laissés pour compte. L’État et la société EBOMAF ont agi comme si nous n’existions pas. Cela doit cesser », a-t-il ajouté.
Madame Nzang Ekonghe Noeline, épouse Ekekang, a quant à elle interpellé directement le président de la République, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, afin qu’il prenne « imperméablement » en charge ce dossier, soulignant que les populations se sentent abandonnées à leur triste sort.
La colère ne se limite pas aux discours : le collectif exige une indemnisation avant le 14 février 2025. Faute de quoi, il promet de se rendre à l’ambassade du Burkina Faso et ensuite au siège de la société EBOMAF pour faire entendre sa voix. « Si nous n’obtenons pas justice, nous allons nous faire entendre de manière énergique, peu importe les conséquences« , ont averti les quelques membres du collectif.
Cette situation expose une fois de plus, la déconnexion entre le développement et les réalités des populations locales. Si ce projet d’infrastructure est vital pour l’avenir du pays, la manière dont il est imposé soulève des interrogations quant au respect des droits des citoyens et à la nécessaire consultation des populations avant tout grand projet.
Wilfried BOUROBOU