Élection à la FEGAHAND : Nicole Asselé accusée de pression sur la commission électorale
À quelques heures du scrutin décisif prévu pour le samedi 2 Août 2025, destiné à élire le futur président de la Fédération Gabonaise de Handball (FEGAHAND), une nouvelle polémique vient

À quelques heures du scrutin décisif prévu pour le samedi 2 Août 2025, destiné à élire le futur président de la Fédération Gabonaise de Handball (FEGAHAND), une nouvelle polémique vient jeter le trouble sur le processus électoral. En ligne de mire, l’ancienne ministre des Sports, le Dr Nicole Christiane Asselé, par ailleurs médecin colonel de la santé militaire, candidate déclarée à cette élection.
Dans un courrier daté du 29 juillet 2025, adressé à Prudence Obiang, président de la commission électorale mise en place par le ministère en charge des Sports conformément à l’arrêté n°983 portant statut-type des fédérations sportives en République Gabonaise, la candidate conteste vigoureusement une éventuelle invalidation de sa candidature. En cause, l’application des articles 73 et 74 de l’ordonnance n°007/2010 du 25 février 2010 portant statut particulier des militaires, qui restreignent l’adhésion des agents des forces de défense et de sécurité à toute association, sans autorisation préalable de leur hiérarchie.
Le courrier laisse entrevoir que Nicole Asselé ne disposerait pas de cette autorisation dans son dossier de candidature. Ce manquement, si avéré, pourrait constituer une violation claire de la réglementation en vigueur, notamment renforcée par le décret n°100/PR du 15 janvier 2021, toujours en application pris par le président Ali Bongo Ondimba. Ce décret stipule explicitement à son article 102 que les militaires ne peuvent adhérer à une association à caractère apolitique qu’après autorisation expresse.
Dès lors, une question centrale s’impose : en vertu de quelle qualité Nicole Asselé, toujours active au sein de l’armée et percevant un salaire en tant que colonel de la santé militaire, peut-elle prétendre à la présidence d’une fédération sportive sans cette autorisation ministérielle préalable ? En reconnaissant implicitement l’absence de ce document, la candidate semble faire fi des textes régissant la fonction militaire, et plaider une habitude de tolérance administrative que beaucoup de sportifs dénoncent aujourd’hui comme relevant d’un autre temps.
Les partisans du respect strict de la légalité rappellent que seule une disposition présidentielle peut abroger une autre, les arrêtés ministériels ne pouvant en aucun cas outrepasser les décrets et ordonnances signés par le chef de l’État. La commission électorale, sous la supervision de la Direction Générale des Sports, se trouve donc juridiquement armée pour trancher en toute légitimité.
Cependant, cette affaire soulève également des interrogations sur la confidentialité du traitement des dossiers de candidature. Comment Nicole Asselé a-t-elle eu connaissance des observations formulées par le secrétariat général de la FEGAHAND, alors que celles-ci ne sont pas censées être rendues publiques avant délibération ? Cette question renforce les soupçons de collusion entre la candidate et certains cadres du ministère des Sports, où elle a longtemps exercé des responsabilités.
De plus, l’un de ses soutiens affichés sur les réseaux sociaux , identifié comme un proche collaborateur de la directrice générale des Sports aurait été récemment rappelé à l’ordre par sa hiérarchie pour ses prises de position partisanes. Ce climat tendu alimente les spéculations sur une possible tentative d’influence de la candidate sur l’administration en place.
À 48 heures de l’assemblée générale élective, un rappel à l’ordre du ministère de la Défense nationale est désormais très attendu. Pour l’heure, les acteurs du handball gabonais, méfiants mais vigilants, restent suspendus à l’évolution de la situation, dans une ambiance résumée par l’expression bien connue chez nous : « Misu bâla » ( les yeux grands ouverts.)
Gabriel Mboundou