25e Journée internationale de la langue maternelle : Un engagement pour l’intégration des langues nationales dans l’éducation gabonaise
Ce vendredi 21 février 2025 au complexe scolaire D’Alibadeng, Camelia Ntoutoume Leclercq ministre d’État, ministre de l’éducation nationale et de l’instruction civique, a marqué de son empreinte la célébration de

Ce vendredi 21 février 2025 au complexe scolaire D’Alibadeng, Camelia Ntoutoume Leclercq ministre d’État, ministre de l’éducation nationale et de l’instruction civique, a marqué de son empreinte la célébration de la Journée internationale de la langue maternelle. Lors de cette cérémonie, elle a souligné l’importance capitale des langues maternelles dans le système éducatif et la préservation du patrimoine culturel. « Nous devons veiller à ce que les systèmes éducatifs soutiennent le droit d’apprendre dans sa langue maternelle. Cela est essentiel pour améliorer les résultats scolaires, car les élèves qui apprennent dans une langue qu’ils maîtrisent parfaitement ont plus de chances de réussir« , a-t-elle affirmé. Cette déclaration a trouvé un écho particulier dans le cadre de l’atelier de réflexion sur l’intégration des langues nationales dans le système éducatif gabonais, qui s’est tenu du 19 au 21 février 2025 au même endroit.
L’atelier a réuni des experts et des commissaires autour de la question de l’élaboration d’une stratégie visant à introduire les langues nationales dans l’enseignement. Il a permis de réfléchir à des solutions concrètes pour intégrer ces langues, qui sont au cœur de la culture gabonaise, dans le système éducatif dès la rentrée scolaire 2025-2026. Au cours de cet atelier, les participants ont travaillé sur cinq axes essentiels : les outillages pédagogiques et didactiques, les ressources humaines, l’outil juridique, les activités socio-culturelles et les finances.
L’une des premières recommandations formulées par les commissaires concerne l’inventaire des travaux scientifiques existant sur les langues gabonaises. Il est proposé de renforcer les connaissances sur ces langues à travers l’évaluation des manuels scolaires existants et des initiatives privées, afin de mieux comprendre leur état de développement et d’identifier les lacunes. De plus, il est suggéré d’établir des partenariats internationaux pour l’échange d’expériences et le soutien mutuel dans cette démarche.
L’atelier a également recommandé la mise en place d’un programme de recherche collaborative et interdisciplinaire impliquant des linguistes, des anthropologues, des psycholinguistes, ainsi que des enseignants de tous niveaux. Ces recherches devraient porter sur la création de manuels adaptés et sur l’élaboration de méthodes pédagogiques tenant compte des spécificités des langues maternelles. Le rôle des locuteurs natifs, des professionnels de l’audiovisuel et du numérique est également primordial dans cette dynamique, afin de favoriser la diffusion et l’enseignement des langues nationales.
Cet atelier de réflexion a permis de poser les bases d’une stratégie ambitieuse pour l’intégration des langues nationales dans l’éducation. Il reste désormais à transformer ces recommandations en actions concrètes pour que, dès la rentrée 2025-2026, chaque élève gabonais puisse apprendre dans la langue qui lui est la plus proche, renforçant ainsi son apprentissage et sa connexion à son identité culturelle.
Wilfried BOUROBOU