La scène publique gabonaise est en effervescence après les dernières déclarations et attaques contre le Premier Ministre Raymond Ndong Sima, notamment après la présentation des vœux du Président de la République. Le Premier Ministre, visiblement agacé par la persistance de certaines critiques, a défendu avec vigueur les projets nationaux, notamment AGROPAG, qui visent à redresser l’agriculture et à réduire la dépendance alimentaire du pays. Mais ces initiatives n’ont pas manqué de soulever des vagues d’opposition, alimentées par des accusations aussi graves qu’infondées.
Le Premier Ministre n’a pas hésité à répondre à ceux qui remettent en question l’efficacité du projet AGROPAG, accusé de malversations financières et de pratiques népotiques. « Qui peut encore soutenir qu’AGROPAG est une société privée ou que les 150 bœufs importés ne sont qu’un mythe ? » s’est-il indigné. Une question à laquelle selon lui, de nombreux observateurs ont la réponse : la ferme de Ntoum, le ranch de Ndendé, et des images de projets en cours sur ces sites ont dissipé toute incertitude. Les équipements, les infrastructures en construction, ainsi que les surfaces cultivées sont autant d’éléments tangibles qui réfutent les accusations qui persistent dans certaines cercles.
Les critiques de l’opposition, souvent portées par des personnalités en quête de notoriété ont visé non seulement l’AGROPAG mais aussi la gestion du personnel impliqué dans ce projet. Des accusations de népotisme ont émergé à propos de certains stagiaires envoyés au Brésil pour se former à l’agriculture bovine, un programme qui vise à relancer la production nationale. Le Premier Ministre, dans sa riposte, a souligné la participation de Gabonais qualifiés et l’inclusivité de ce programme. « Si un membre de ma famille a pu participer à ce projet, il n’en reste pas moins un Gabonais« , a-t-il précisé, soulignant que ces jeunes étaient là pour acquérir des compétences essentielles pour le pays.
Dans un contexte où le Gabon dépend encore largement des importations alimentaires, le Premier Ministre a martelé que ce type de projet est essentiel à la souveraineté nationale. Il a également rappelé que, même si certains aspects de l’initiative échouaient, comme dans toute start-up, il resterait un progrès considérable. « Si 20% du projet réussissent, cela restera un pas dans la bonne direction », a-t-il affirmé.
Pour lui, il est irresponsable de laisser prospérer des spéculations sur des sujets aussi vitaux que la sécurité alimentaire. « Émettre des doutes sur la qualité des bœufs importés du Brésil, alors que nous importons de la viande et de la volaille de ce pays, relève de la contradiction pure », a-t-il conclu. Une prise de position claire, visant à remettre les choses en perspective face à des critiques infondées qui, selon lui desservent les intérêts du pays.
Le Premier Ministre appelle à un consensus national autour de ces enjeux cruciaux : la lutte contre la dépendance alimentaire, la création d’emplois et la revitalisation des régions. « Les défis de notre pays exigent une vision partagée, loin des calculs politiciens et des attaques gratuites », a-t-il insisté.
Alors que certains tentent de s’attirer la sympathie en critiquant ce projet prometteur, l’avenir du Gabon semble reposer sur la capacité du gouvernement à surmonter ces oppositions internes et à aller de l’avant dans la mise en œuvre de politiques structurelles qui, espère-t-on, changeront le destin du pays.
Wilfried BOUROBOU