Le projet ambitieux « Un Jeune, Un Permis », lancé en juin 2024 par le Président de la Transition, Brice Clotaire Oligui NGUEMA, en vue d’offrir une autonomie professionnelle à 500 jeunes gabonais, traverse une zone de turbulence. Alors que des mois se sont écoulés depuis son lancement, les acteurs clés du secteur, en particulier les promoteurs d’auto-écoles, se retrouvent dans l’impasse, contraints de prendre la parole pour dénoncer les dysfonctionnements qui entravent sa bonne marche.
Le jeudi 16 janvier dernier, une rencontre s’est tenue dans les locaux de l’auto-école Nemico, où les formateurs ont exposé les raisons pour lesquelles le projet n’a toujours pas été mené à son terme. Un projet, pourtant porteur d’espoir, qui tarde à se concrétiser, laissant les jeunes concernés dans l’attente.
Le concept de « Un Jeune, Un Permis » avait pour ambition d’équiper 500 jeunes gabonais de leur permis de conduire, un véritable tremplin pour leur insertion professionnelle. Toutefois, alors que la première phase de formation théorique et pratique a été accomplie, une ombre plane toujours sur le projet : l’absence de financement pour le paiement des frais de dossiers nécessaires à l’inscription aux examens du permis de conduire.
Le conseiller Armel Mikala Ndegou, l’un des responsables du projet, avait pourtant assuré, lors d’un live sur Facebook, que tous les frais avaient été réglés, y compris ceux pour les examens. Une déclaration qui a vivement irrité les formateurs, affirmant que seules les formations théoriques et pratiques avaient été réglées. À ce jour, les établissements d’auto-écoles n’ont toujours pas reçu les fonds nécessaires pour finaliser l’inscription des candidats aux épreuves
M. Yves Ndong, un des responsables d’auto-écoles, n’a pas manqué de dénoncer la situation : « Si cette formation n’est pas encore arrivée à son terme, c’est parce que nos établissements ne disposent toujours pas des frais de dossier, pourtant essentiels pour permettre aux jeunes de se présenter aux examens. Ce qui a été payé, ce sont seulement les cours théoriques et pratiques. »
Malgré ces tensions et frustrations, les formateurs d’auto-écoles restent déterminés à mener à bien le projet. « Nous sommes prêts à poursuivre notre mission. Nous croyons en ce projet et à l’impact qu’il peut avoir pour ces jeunes. Toutefois, il est essentiel que les financements manquants soient débloqués pour qu’ils puissent obtenir leur permis et bénéficier des opportunités professionnelles qui en découlent », ont-ils assuré.
Le gouvernement gabonais, à travers les porteurs du projet, devra désormais trouver une solution rapide et durable à ces enjeux financiers, pour que la promesse faite aux jeunes ne reste pas lettre morte.
Hulrich SIMA EKOMIE