Le 14 Janvier 2025, M.O.R, jeune rappeur gabonais issu du quartier de Nzeng-Ayong à Libreville, a secoué la scène musicale avec la sortie de son dernier morceau intitulé « La Guerre ». Ce titre est une réponse directe à HIMRA, le rappeur ivoirien qui avait, quelques semaines plus tôt, lancé une pique jugée indécente à l’égard des femmes gabonaises. La réplique de M.O.R ne s’est pas fait attendre, et elle marque une étape décisive dans l’épreuve de force qui se joue actuellement entre le rap ivoirien et gabonais.
Bien que le monde du rap soit souvent synonyme de clashs et de répliques musclées, ce combat musical prend une tournure intéressante avec l’engagement de M.O.R. Ce dernier, déjà bien connu pour ses prises de position audacieuses et ses textes incisifs, a profité de l’occasion pour rappeler à HIMRA qu’il ne faisait pas le poids face à lui. « Ce n’est même pas un combat à ma hauteur. Qu’il fasse venir des pointures comme DIDI-B, Suspect 95 ou Jojo Le Barbu pour avoir une chance », a-t-il déclaré dans son morceau.
La sortie de « La Guerre » a rapidement captivé l’attention, enregistrant plus de 92 000 vues en moins de 24 heures sur les plateformes de streaming. Ce chiffre témoigne non seulement de l’intérêt grandissant pour ce clash entre les deux rappeurs, mais aussi de la forte présence de M.O.R dans la scène urbaine gabonaise.
Mais au-delà du simple affrontement entre les deux artistes, ce clash a permis de faire émerger une véritable unité au sein de la scène musicale gabonaise. En effet, plusieurs poids lourds du rap gabonais, tels que Koba, Rodzeng, Lestaat Xl, et même des artistes issus de genres différents comme Créol, Espoir La Tigresse, ont apporté leur soutien à M.O.R, en partageant son clip vidéo et en publiant des messages de solidarité sur leurs réseaux sociaux. Un geste rare, qui illustre une solidarité inattendue et unie autour d’un objectif commun : mettre en avant la scène gabonaise.
Ce soutien collectif témoigne d’une fraternité retrouvée parmi les artistes gabonais, malgré les divergences de style et de vision qui les séparent habituellement. « C’est le Gabon qui gagne », comme le soulignent plusieurs des soutiens de M.O.R. Car au-delà du clash, c’est avant tout l’unité de la scène musicale gabonaise qui semble sortir renforcée de cet affrontement.
Dans cette guerre musicale qui oppose les rappeurs ivoiriens et gabonais, M.O.R a définitivement marqué des points. Et si le clash continue de faire parler de lui, une chose est sûre : la scène rap gabonaise se montre prête à défendre sa place et à faire entendre sa voix sur la scène internationale.
Hulrich SIMA EKOMIE