Le Journalisme en Danger : Rudy Hombenet Dénonce un Désordre Inacceptable

 

Vendredi 10 Janvier 2025 au Palais, lors de la cérémonie officielle de présentation des vœux, une scène frappante a eu lieu : créateurs de contenu TikTok, amateurs de lives sur Meta et professionnels de la presse se sont retrouvés côte à côte, une cohabitation qui soulève une question essentielle : qu’est-ce qu’un véritable professionnel du traitement de l’information ?

Cette situation, selon Rudy Hombenet, journaliste aguerrie au Quotidien L’Union, incarne un désordre unique au Gabon. Alors que le journalisme devrait être l’un des piliers d’une société éclairée, il est aujourd’hui dilué dans un ensemble disparate où chacun revendique des privilèges, sans qu’aucune distinction ne soit faite entre ceux qui incarnent véritablement la profession et ceux qui la dénigrent. Pour Notre consœur, cette confusion est non seulement inacceptable, mais elle porte un coup fatal à l’intégrité de la profession.

Dans un texte cinglant, elle souligne : « Il est urgent de définir ce qu’est véritablement un professionnel du traitement de l’information. » Cette absence de délimitation claire entre les différents acteurs du domaine fait que des professionnels reconnus, comme Marielle Biyogou, se retrouvent à partager la même table que des créateurs de contenu aux impacts superficiels. « Comment peut-on demander à une personne aussi compétente et respectée que Marielle Biyogou de partager la même table que des créateurs de contenu sans impact notable ? » interroge-t-elle. Selon elle, une telle situation est « une insulte à son intelligence et à la profession qu’elle représente avec brio. »

Rudy Hombenet pousse plus loin sa réflexion en se demandant si une telle tolérance serait acceptée dans un autre domaine. « Certainement pas », répond-elle, soulignant que dans le journalisme, cette confusion semble être non seulement tolérée, mais encouragée. Une tolérance qui, selon elle, fragilise davantage l’avenir du métier.

Refusant d’être associée à des créateurs de contenu qu’elle juge sans profondeur, Elle rappelle son engagement envers un journalisme exigeant. Elle écrit : « Je refuse d’être associée à une catégorie de créateurs de contenus sans profondeur quand il s’agit de traiter des sujets essentiels pour notre société. » Elle plaide pour un journalisme d’investigation, de réflexion et de professionnalisme. Une cérémonie de cette envergure, à ses yeux, devrait être l’occasion de mettre en avant ceux qui éclairent véritablement la société par leur engagement, leur expertise et leur capacité à traiter des sujets d’importance nationale.

Enfin, Rudy Hombenet martèle qu’il est plus que temps de mettre en place un cadre rigoureux pour distinguer et valoriser cette noble profession. « À quand un vrai cadre pour distinguer et valoriser cette noble profession ? », questionne-t-elle, appelant à une réflexion collective pour redonner au journalisme ses lettres de noblesse et définir clairement son rôle dans la société.

Rudy Hombenet se place ainsi comme une défenseuse du journalisme rigoureux et exigeant, et son coup de gueule marque un tournant dans la réflexion sur la place du métier au Gabon et au-delà. Il est indéniable que la question de la reconnaissance et de la valorisation des professionnels du traitement de l’information mérite une réponse claire et forte.

 

Wilfried BOUROBOU

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