Dans un contexte de turbulences au sein de l’École Normale Supérieure (ENS), la récente décision de Madame Camélia NTOUTOUME LECLERCQ, Ministre de l’Éducation Nationale, de suspendre le Directeur Général de l’ENS a suscité de vives réactions. Cependant, cette décision trouve son fondement dans les textes législatifs et réglementaires qui régissent l’établissement.
L’ENS, une institution publique placée sous la tutelle conjointe des Ministères de l’Éducation Nationale et de l’Enseignement Supérieur, est régie par la loi No 11/93, qui a abrogé l’Ordonnance No 59/71. Cette loi précise que l’École Normale Supérieure est un établissement d’enseignement supérieur dont la mission est d’assurer la formation professionnelle et le perfectionnement des candidats aux emplois de l’éducation nationale. En conséquence, l’ENS ne constitue pas un établissement créé pour former des enseignants chercheurs, comme certains l’ont suggéré à tort.
L’un des éléments clés du fonctionnement de l’ENS est le Conseil d’Administration, dont la présidence revient au Ministre de l’Éducation Nationale, tandis que le Ministre de l’Enseignement Supérieur en assure la vice-présidence. Ce conseil est l’organe principal de direction de l’établissement, et sa présidence permet au ministre de prendre des décisions, telles que la suspension du Directeur Général en cas de fautes graves, ce qui est précisément le cas ici. L’article 6 du décret No 1076/PR/MEN/PPG/MESRIT du 27 septembre 2001, modifiant des textes antérieurs, clarifie ce point, soulignant l’autorité du Ministre de l’Éducation nationale.
Il est ainsi inadmissible de contester l’autorité de Madame NTOUTOUME LECLERCQ et de remettre en cause la légalité de sa décision, d’autant plus que la nomination du Directeur Général suspendu avait été effectuée en violation flagrante des textes en vigueur.
Cette affaire met en lumière les enjeux de gouvernance au sein de l’ENS et l’importance de respecter le cadre juridique pour éviter toute confusion.
Wilfried BOUROBOU
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