Le Cinéma Gabonais en Deuil : Hommage à Oncle Didine, une Légende Éteinte

Le monde du cinéma gabonais pleure aujourd’hui la perte d’un de ses plus grands emblèmes. Adrien James Prince de Capistran, affectueusement connu sous le nom d’Oncle Didine, s’est éteint ce dimanche 5 janvier 2025, à l’hôpital militaire Omar Bongo Ondimba de Libreville, à la veille de son 75ème anniversaire. Cette disparition marque un tournant tragique dans l’histoire culturelle du Gabon.

Durant près de quatre décennies, Oncle Didine a su captiver les cœurs et les esprits par son talent indéniable et sa passion pour le septième art. Son premier grand rôle dans le film Le Singe fou, réalisé par Henri Joseph Koumba en 1984, a été un tremplin qui a propulsé sa carrière. Ce film a non seulement remporté l’étalon d’or du court métrage au FESPACO, mais il a également révélé au monde le charisme et la profondeur de jeu d’un acteur hors pair.

Avec 29 films et trois séries télévisées à son actif, Oncle Didine laisse derrière lui un héritage riche et varié. Ses performances dans des productions emblématiques telles que L’Auberge du Salut et Albert Schweitzer ont marqué des générations de spectateurs. Sa capacité à transmettre des émotions authentiques, allant du rire aux larmes, a fait de lui une figure incontournable du paysage cinématographique gabonais.

Malgré son immense contribution à la culture gabonaise, Oncle Didine n’a pas toujours reçu l’hommage qu’il méritait. Dans une interview poignante accordée à Gab’Kulture, il avait exprimé son désarroi face à l’indifférence des autorités : « Sous d’autres cieux, j’aurais déjà eu la médaille de chevalier de l’étoile équatoriale… Mais je n’ai rien de tout cela à ce jour. » Ces mots résonnent aujourd’hui comme un appel à une prise de conscience collective sur la valeur des artistes dans leur propre pays.

La perte d’Oncle Didine n’est pas seulement celle d’un acteur ; c’est celle d’un mentor et d’une source d’inspiration pour les jeunes générations. Son départ laisse un vide immense dans le cœur des cinéphiles et des artistes gabonais. Alors que le Gabon se souvient de cet homme qui a consacré sa vie à faire rêver et réfléchir, il est essentiel que son héritage soit honoré et que les futures générations s’en inspirent pour faire briller le cinéma gabonais au-delà des frontières.

En ce jour sombre, nous saluons la mémoire d’Oncle Didine, un prince du cinéma gabonais dont l’étoile continuera de briller dans nos cœurs.

 

Hulrich SIMA EKOMIE

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